Terres figurées au singulier pluriel. 2002
Le visage, la figure, livre de notre intériorité. Ce qui passe sur notre visage, les émotions, les sensations, les sentiments, ce qui nous traverse, nous échappe. La figure humaine dit de nous, de ce que nous éprouvons, de ce que nous sommes. Elle se marque avec le temps, les épreuves de la vie et l’ultime de la mort. Avec les mains, le regard, la terre me guide.
La battre, la taper, l’étirer, autant de gestes qui donnent forme, l’enfoncer, la pousser à la limite de la rupture, du déchirement, la terre se craquelle, se fissure, se plisse, délivre et livre une expression, un visage, une figure. C’est un travail rapide, concentré, sans repentir, beaucoup de déchets, de ratages. La terre est alors rebattue et réutilisée pour d’autres encore. Puis vient l’épreuve de feu, la cuisson, enfumage ou émaillage selon.
« Le visage humain n’a pas encore trouvé sa face. Depuis 1000 et 1000 ans en effet que le visage humain parle et respire on a encore l’impression qu’il n’a pas commencé à dire ce qu’il est et ce qu’il sait ». Antonin Artaud