Biographie

La terre est son matériau privilégié mais pas exclusif.
Dans ces temps où règnent la vitesse, la virtualité, l’éphémère, elle lui impose sa matérialité, son rythme (temps de séchage, de cuisson…) et lui rapelle la part archaïque qui demeure en chacun de nous.
Son travail s’origine dans ses rencontres humaines, artistiques et littéraires. Toutes ses sculptures peuvent se placer en intérieur comme en extérieur.

Ce qui est tout à fait spontané chez l’homme, touchant la terre, c’est un affect immédiat de familiarité, de sympathie voire de vénération quasi filiale. Parce qu’elle est la matière par excellence. Francis Ponge.

1945 – Danièle MARTEAU naît à Reims (51).

1950 – Pendant les vacances d’été à Vence, son oncle René Artaud l’emmène voir la Chapelle du Rosaire en cours de réalisation par Matisse.
Le chantier est désert, baigné de clarté. Il y a des échafaudages un peu partout, sur un des murs commence à figurer le Saint Dominique. C’est vers la trentaine, alors qu’elle commence à orienter sa production
vers des modelages en s’inspirant des papiers découpés de Matisse que ce souvenir lui revient.

1951 – Elle participe à un concours de dessin sur le thème de la cathédrale de Reims. Elle dessine le petit caneton vagabond du conte d’Andersen et obtient le 3ème Prix. Son dessin est exposé dans la vitrine d’un grand magasin. Tache jaune vif au milieu du gris des cathédrales.

1963 – A l’école d’Educatrices Spécialisées de Nancy, elle suit entre autres, des cours de dessin, de peinture, de « poterie ». Elle découvre le plaisir de toucher la terre, la modeler… Les formes à produire sont imposées. Le résultat alors importe peu, seule la plasticité de la terre et ce qu’elle permet l’intéresse.

1966 – Elle obtient le diplôme d’Educatrice Spécialisée et utilise ce qu’elle a appris pour animer un atelier « terre » avec les enfants d’un centre de psychothérapie institutionnelle.

Atelier dont elle s’occupe plusieurs années et qui lui permet de vivre avec eux leur difficulté d’être au monde, leur souffrance, leur folie pour certains. Au terme de cette expérience, elle sait que la terre sera son aventure.

1975 – Elle suit les cours de céramique de la ville de Paris. Professeur : Albert Minot et travaille dans son garage sur une recherche de formes, de lignes, sans se soucier encore de la couleur.

1978 – Elle achète son premier four, un Druelle d’occasion et participe à une première exposition collective à Borest (60).

1979 – Elle suit une formation sur la chimie des glaçures au Paris American Academy. Professeur : Greeg Conway et travaille sur des recherches d’engobes, quelques glaçures, des bleus, le rouge de cuivre, le noir tenmoku.

1980 – Elle déménage dans la région bordelaise, loue un local pour y installer son atelier, et achète un four à gaz. Elle a alors besoin de la couleur comme tache, valeur expressive sur le volume.

1981 – Elle suit les cours de dessin avec modèle à l’Ecole des Beaux Arts de Bordeaux. Sa production évolue vers une figuration narrative.

1983 – Parallèlement à son travail d’atelier elle exerce à mi-temps son métier d’éducatrice, et anime à la SOFOR (Sud-Ouest Formation Recherches) un stage :
« De la pratique de la terre à la mise en place d’un atelier dans une institution ».
A partir de cette date, tout est en place pour qu’elle crée et travaille dans les années qui suivent…

2013 – Ses réalisations sont pour une part plutôt intimistes. Ce sont des sculptures sur la figure humaine et son énigme, de plus ou moins 60 cm et pour une autre part des sculptures sur la verticalité et l’horizontalité non figuratives, de plus ou moins 170 cm. Ce sont des sculptures d’intérieur et d’extérieur. Elle réalise également des installations.

Depuis 2015, elle se consacre davantage à la gravure et l’écriture.